Déterminants alimentaires et nutritionnels de symptomatologie dépressive chez des personnes âgées en population générale - Bordeaux Population Health Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2024

Dietary and nutritional determinants of depressive symptomatology in older adults from general population

Déterminants alimentaires et nutritionnels de symptomatologie dépressive chez des personnes âgées en population générale

Jeanne Bardinet
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1399302
  • IdRef : 279262558

Résumé

Associated with a wide range of symptoms with potential fatal consequences, depression is a complex and multifactorial disease whose prevalence is steadily increasing and is particularly worrying in the older adults. Traditionnal antidepressant treatments are not always efficient. They are responsible for numerous adverse side effects and drug interactions, particularly in this population already taking multiple medications. Therefore, developping research for preventing the depression still appears prudent, and diet, a potential modifiable factor throughout life, emerges as a promising avenue. However, its relationship with depression has been underexplored, especially in the older adults. The aim of this thesis was to identify dietary and nutritional determinants associated with a lower risk of depressive symptomatology (DS) in older adults from the 3-Cités cohort, a large French prospective population-based cohort of people aged 65 and over enrolled in 1999 and followed for more than 18 years. Two complementary approaches were used to meet the objective: i) the study of dietary and nutritional patterns estimated from a food frequency questionnaire and 24-hour recall administered in 2001, and ii) the study of plasma nutritional biomarkers collected in 1999. DS was defined by a score ≥16/60 on the Center for Epidemiologic Studies-Depression (CES-D) depressive symptom frequency scale and/or by the use of antidepressant treatment assessed every 2 years until 2018. Firstly we explored the adherence to the Mediterranean diet using the MEDI-LITE score. We did not observe any association with the risk of DS, except for treatment-resistant or untreated DS, for which higher MEDI-LITE adherence was borderline associated with a reduced risk of DS. Secondly, we explored nutritional patterns using principal component analysis, incorporating 40 nutrients selected for their potential 'antidepressant' properties based on the literature. We reported that higher adherence to a 'mixed' nutritional pattern, characterised by high intakes of magnesium, hydroxybenzaldehydes, stilbenes, dihydroflavonols, vitamin B6, lignans, tyrosols, vitamins B9, B3, B5, B1 and proanthocyanidins, was significantly associated with a lower risk of DS. Furthermore, focusing on polyphenol intake patterns, we also observed that higher adherence to a pattern characterised by high intakes of flavanol monomers and theaflavins, was significantly associated with a lower risk of DS. Finally, we showed that higher plasma levels of lipid ratios of total carotenoids, total xanthophylls and zeaxanthin (combined with lutein or not), were significantly associated with a lower risk of developing DS. Our findings suggest a beneficial role of a mixed diet in preventing the incidence of DS in autonomous older adults from the general population. Following confirmation by further prospective epidemiological studies, these results could contribute to the development of nutritional guidelines to prevent the risk of depression. Such recommandations could be personalised notably given the considerable interindividual variability. Finally, these potential combinations of protective nutrients offer new avenues for relevant nutritionnal formulations, the efficacy of which would require clinical testing.
Associée à une diversité de symptômes aux répercussions pouvant être fatales, la dépression est une maladie complexe d’origine multifactorielle dont la prévalence est en constante augmentation et particulièrement préoccupante chez les personnes âgées. Les traitements antidépresseurs ne sont pas toujours efficaces et ils sont responsables de nombreux effets secondaires et d’interactions médicamenteuses, notamment dans cette population polymédiquée. La recherche d’un axe de prévention de la dépression semble donc judicieuse, et l’alimentation, une exposition potentiellement modifiable tout au long de la vie, semble être une piste pertinente. Pourtant, cette relation a été peu explorée chez les personnes âgées. L’objectif de cette thèse était d’identifier des déterminants alimentaires et nutritionnels associés à un moindre risque de symptomatologie dépressive (SD) chez des personnes âgées de la cohorte des 3-Cités, une large cohorte prospective populationnelle française de personnes âgées de 65 ans et plus débutée en 1999 avec plus de 18 ans de suivi. Deux approches complémentaires ont été utilisées pour répondre à l’objectif : i) l’étude de profils alimentaires et nutritionnels estimés à partir d’un fréquentiel alimentaire et d’un rappel des 24 heures administrés en 2001, et ii) l’étude de biomarqueurs nutritionnels plasmatiques collectés en 1999. La SD était définie par un score ≥16/60 sur l’échelle de fréquence de symptômes dépressifs Center for Epidemiologic Studies-Depression (CES-D) et/ou par la prise d’un traitement antidépresseur évalués tous les 2 ans jusqu’en 2018. Nous avons tout d’abord exploré l’adhérence au régime méditerranéen à travers le score MEDI-LITE. Nous n’avons pas observé d’association avec le risque de SD, excepté pour une SD résistante au traitement ou non traitée, pour lesquelles une plus forte adhérence était associée à un risque réduit de SD à la limite de la significativité. Nous avons ensuite exploré les profils nutritionnels à l’aide d’une analyse en composantes principales, intégrant 40 nutriments sélectionnés pour leur potentiel effet « antidépresseur » sur la base de la littérature. Nous avons rapporté qu’une plus forte adhérence en un profil nutritionnel « mixte », caractérisé par des apports élevés en magnésium, hydroxybenzaldéhydes, stilbènes, dihydroflavonols, vitamine B6, lignanes, tyrosols, vitamines B9, B3, B5, B1 et proanthocyanidines, était significativement associée à un plus faible risque de SD. Par ailleurs, en s’intéressant plus spécifiquement à des profils d’apports en polyphénols, nous avons également observé qu’une plus forte adhérence en un profil caractérisé par des apports élevés en monomères de flavanols et théaflavines, était significativement associée à un plus faible risque de SD. Finalement, nous avons montré que des niveaux plasmatiques plus élevés des ratios lipidiques de caroténoïdes totaux, xanthophylles totales et de zéaxanthine (combinée avec la lutéine ou isolée), étaient significativement associés à de plus faibles risques de développer une SD. Nos résultats suggèrent un rôle bénéfique d’une alimentation mixte pour prévenir l’incidence d’une SD chez la personne âgée autonome. Après confirmation par d’autres études épidémiologiques prospectives, ces résultats pourraient contribuer à l’élaboration de recommandations nutritionnelles pour prévenir le risque de dépression, qui pourraient être personnalisées en fonction des individus, d’autant plus face à cette maladie qui présente une grande variabilité inter-individuelle. Enfin, ces potentielles combinaisons de nutriments protecteurs offrent de nouvelles pistes de formulations nutritionnelles, dont l’efficacité nécessiterait d’être testée cliniquement.
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Origine Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-04642182 , version 1 (09-07-2024)

Identifiants

  • HAL Id : tel-04642182 , version 1

Citer

Jeanne Bardinet. Déterminants alimentaires et nutritionnels de symptomatologie dépressive chez des personnes âgées en population générale. Médecine humaine et pathologie. Université de Bordeaux, 2024. Français. ⟨NNT : 2024BORD0110⟩. ⟨tel-04642182⟩
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